sábado, junho 18, 2005

O verdadeiro plano "B" é a Europa como simples espaço de livre troca

Quem beneficia com o "não" francês e holandês?

No seu editorial de 19 de Junho, o "Monde" sublinha o que chama um "paradoxo": que quem aproveita o "não" ao Ttratado Constitucional (TC) são os neo-liberais. Estes bem tinham percepcionado os limites que a "Constituição" colocava ao jogo económico de uma Europa que, para Blair, deve ser um espaço de livre comércio e só isso.
Para nós, não existe "paradoxo", mas sim prolongamento lógico normal da posição da maioria dos votantes do "não". A única posição coerente contra o TC é a dos neo-liberais voltados para um futuro que lhe pertence e a dos nacionalistas virados para o passado que já perderam.

"Ce n'est pas le moindre paradoxe que de constater aujourd'hui que le double non français et hollandais ­ motivé en France par un refus de l'Europe libérale ­ aboutit à une remise en selle du champion d'une ligne social-libérale ! Le seul plan B qui existe n'est pas celui qu'annonçaient les défenseurs français du non de gauche. C'est bien le plan Blair.

A deux semaines de la présidence britannique, le 1er juillet, M. Blair a pris la main. Il n'hésite pas à donner une leçon d'Europe à ses pairs, car "les gens en Europe ne sont pas satisfaits de la direction prise par l'Europe" . Il en appelle à un "débat fondamental" et voit même dans cette crise "un moment de renouveau" .
M. Blair se défend de rogner l'Europe sociale, mais le programme de réformes qu'il esquisse ­ sur la flexibilité du marché du travail, la réduction des subventions publiques ou la libéralisation du marché de l'énergie ­ est on ne peut plus libéral.

L'Europe est en panne. Contrainte de se réinterroger sur ses priorités, parviendra-t-elle à un nouveau consensus ?" (Article paru dans l'édition du 19.06.05)

sábado, junho 11, 2005

O "não" pode destruir o projecto europeu: uma análise de René Rémond

René Rémond : «L'absurde détricotage»

"Historien, professeur émérite, président de la Fondation nationale des sciences politiques depuis 1981, René Rémond est élu à l'Académie française le 18 juin 1998 au fauteuil de François Furet. Ce grand témoin du XXe sciècle publiera à la rentrée de septembre une suite à sa célèbre étude, Les Droites en France aujourd'hui (Louis Audibert). A cinq jours de la conférence de Bruxelles, cet Européen convaincu met en garde la France contre ce que ses partenaires ressentent «comme une forme d'unilatéralisme». Explications.

LE FIGARO. ? Après les référendums français et hollandais, un ministre italien issu de la Ligue du Nord a déclenché une bataille en règle contre la monnaie unique. Le non à la Constitution européenne a-t-il brisé un tabou ?
René RÉMOND. ? En dépit de ses défauts et des lacunes, le traité constitutionnel, s'il avait été adopté, aurait eu l'avantage de fixer un cap, en prévenant toute régression. Au lendemain du 29 mai, j'étais accablé et très inquiet, mais je sous-estimais encore les répercussions incalculables du non ; je pensais que nous nous acheminions seulement vers un coup d'arrêt de la construction européenne. En réalité, ce qui nous arrive est bien pire qu'un «coup de froid». L'hypothèse du surplace et du blocage s'avère bien en deçà de la réalité.

Nous sommes véritablement engagés dans un prodigieux retour en arrière, dans un processus à rebours. Chaque jour qui passe défait un peu plus l'oeuvre européenne commune.

Cette construction a toujours été pragmatique et empirique. Même la conférence intergouvernementale ? objet, en son temps, de toutes les appréhensions ? n'avait pas réussi à détricoter l'Europe. Le paradoxe absolu, c'est que le détricotage intervient maintenant, à la suite d'une décision souveraine du peuple français. Une décision qui laisse l'Union en état de choc, à la dérive, privée de son filet de sécurité indispensable.

LE FIGARO. ? Quel regard rétrospectif portez-vous sur la fiévreuse campagne référendaire ?

Fiévreuse, en effet, car, comme on peut s'en réjouir, les citoyens se sont pleinement associés au débat. Pour beaucoup d'entre eux, c'était même la première fois qu'ils étaient littéralement captivés par l'Europe. Mais tandis que le oui est resté atone, voire timoré, le non s'est montré militant et combatif. Ses champions n'ont reculé devant aucune surenchère populiste. Quant aux médias, dont il est de bon ton, dans certains milieux cultivant leur victimisation, de pointer la partialité, j'ai au contraire le sentiment qu'en cette circonstance, ils ont fourni un immense travail d'information, d'analyse et d'explication. Il est donc particulièrement mal fondé d'évoquer un «conditionnement», un «formatage» de l'opinion !

LE FIGARO. ? Comment expliquez-vous les ratés du camp du oui ? Est-ce dû à un défaut de pédagogie ?

Dans une large mesure, le débat préréférendaire n'a pas été «centré».

Il a escamoté les apports les plus positifs de la Constitution. Il a laissé de côté la définition d'une identité européenne, il a passé sous silence la construction d'une personnalité juridique de l'Europe. Enfin, il n'a pas su sensibiliser au caractère novateur et décisif d'un énoncé des valeurs de référence ? notamment au travers de la Charte des droits fondamentaux.

J'ai vraiment du mal à comprendre que la gauche n'ait pas su faire valoir le caractère novateur de la Charte des droits fondamentaux ? cette Charte que les Britanniques, d'ailleurs, ne voulaient pas ! En conséquence, nous avons détruit, par un vote mal informé, le travail de deux générations de bâtisseurs de l'Europe. Et tous les acquis jusqu'ici tenus pour irréversibles révèlent, désormais, leur extrême fragilité.
Ils peuvent, un jour ou l'autre, être balayés par la revanche des égoïsmes nationaux."


Ver o resto do artigo em
http://www.lefigaro.fr/debats/20050611.FIG0103.html

o mal que o não fez e faz à Europa enquanto projecto novador, indispensável mais ainda que benéfico, porque é a paz que está em causa, só os irresponsáveis demagogos de diretia o não ignoram: mas tal desordem vai no sentido que desejam...

domingo, junho 05, 2005

O "não" tem como única perspectiva a crise

Crise europeia: entre Londres e Berlim

Os partidários do "não" que pensam que a Europa ganhou algo com a recusa, vão ter que confrontar-se com uma realidade incómoda:

- O projecto europeu (e não só o Tratado constitucional) entrou em crise;

- O conglomerado heteróclito do "não" é incapaz de propor uma via alternativa;

- A reunião das recusas da extrema esquerda à extrema direita, dos "marxistas sinceros" aos populistas de variadas cores, é homóloga da que cedeu o passo aos fascismos dos anos 30: ódio dos políticos, xenofobia e medo do estrangeiro, reivindicação social violenta, nihilismo...

O momento actual dá força aos "liberais": os que criticavam o TC por ser demasiado "liberal" reforçam a versão mais liberal da Europa: um simples mercado comum...

Que ilusão pensar que se podia dar um voto "não" que fosse a favor da Europa!

O Figaro descreve a situação commo um triplo jogo de ténis...

"Dans la crise européenne actuelle, deux acteurs tirent leur épingle du jeu: Londres et Berlin. C'est entre ces deux capitales que se joue, ces jours-ci, le sort de l'Europe. Laminé par le référendum, Paris est absent du débat, trop occupé à panser ses plaies, alors que Bruxelles, noyé dans ses «plans B», semble un peu dépassé par les événements.

C'est donc à un grand match Londres-Berlin que le spectateur européen est convié. Le résultat de la partie n'est pas dénué d'intérêt car il déterminera le visage de l'Europe de demain.

Si Londres gagne, c'est la victoire de l'Europe libérale, à l'anglo-saxonne, aussi élargie que possible, un grand marché contrôlé au strict minimum par Bruxelles.

Si Berlin l'emporte, c'est la victoire de l'Europe politique, libre-échangiste, mais surtout fédérale, avec une défense, une diplomatie, et une monnaie commune.

Dans l'Europe bâtarde du traité de Nice, tous les Etats membres n'ont pas encore choisi leur camp. La crise va les obliger à tomber les masques.

Hier, sur le court central, Londres a marqué un point contre Berlin. La rencontre Chirac-Schröder d'aujourd'hui aurait dû être une rencontre à six, un sommet de crise de la «Vieille Europe», entre les dirigeants des six pays fondateurs. Concocté dans le dos de Londres, le projet a échoué. Les Pays-Bas ont déclaré forfait. Sous le choc de son référendum, le premier ministre néerlandais a décliné l'invitation de Gerhard Schröder. Jan Peter Balkenende trouvait l'initiative «risquée» et «maladroite». Londres s'est réjoui de cette balle dans le filet, qui a dissous le sommet de Berlin, transformé en une simple rencontre entre deux dirigeants éclopés.

Sur un autre court, Londres et Berlin se disputent le sort de la Constitution. Est-elle morte ou pas? Dans cette partie, qui s'annonce longue, le score est à égalité. En coulisses, Londres assure que le traité est bien «mort», parce qu'il a été «tué» par la France et «enterré» par les Pays-Bas. Berlin prétend que la Constitution a encore des chances de survie, car elle a été ratifiée par dix Etats membres. Décisif pour l'issue du match, ce jeu passionne les foules.

«Si la Constitution est décrétée morte, c'est l'Europe politique qui est hors jeu», résume un diplomate captivé.

Furieuse de ne pas être de la partie, mais agrippée aux gradins, la France est le plus bruyant supporter de Berlin. «Réaction humaine et normale: les Français ne veulent pas être accusés d'avoir tué la Constitution Giscard!», chuchote un spectateur engagé.

Sur un troisième court, fréquenté par les spécialistes, Londres et Berlin se disputent les «perspectives financières», c'est-à-dire le budget communautaire pour 2007-2013. Dans ce match, Londres s'accroche en fond de court à son «chèque» de ristourne, alors que Berlin, prêt à bouger, demande à son adversaire un peu de fair-play, l'encourageant à monter au filet au nom de la solidarité avec les pays de l'Est. Dans les gradins, Paris siffle contre Londres, mais peine à se faire entendre. Résultats des jeux le 17 juin, à l'issue du sommet de Bruxelles.
[Le Figaro, 04 juin 2005]
Bruxelles : de notre correspondante Alexandrine Bouilhet"